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veille risque supply chain

Pourquoi inclure la veille à votre stratégie de gestion des risques ?


Paul-Louis Valat

May 13, 2019

Les chaînes d’approvisionnement d’une entreprise sont des écosystèmes si complexes et interdépendants, que ce qui commence par un léger incident peut rapidement impacter l’ensemble du réseau, causant des répercussions importantes pour votre entreprise et vos clients.

Mais, en raison des nombreux sources de risques, internes et externes, la gestion des risques a toujours été une partie complexe du travail.

Sans une visibilité des risques tout au long de la chaîne d’approvisionnement, il est impossible d’évaluer pleinement les conséquences probables des perturbations ou des efforts d’atténuation ciblés.

Si la plupart des entreprises avaient peu de moyens mis en oeuvre pour surveiller les risques de leur supply chain, de plus en plus de groupes investissent dans des moyens modernes de gestion des risques.

Leur objectif : passer d’une approche réactive à une gestion des risques proactive et innovante.

Pour cela, elles se sont équipés d’un outil indispensable pour l’identification et l’évaluation des risques : une solution de veille stratégique.

La majorité des causes de disruption de la chaîne de logistique sont dues à des facteurs externes : instabilité de vos fournisseurs, événements climatiques, développements politiques, cyber-attaques… Les données internes à votre entreprise, comme le volume d’achat ou stock disponible, ne vous permettent pas de prévoir l’arrivée de ces risques externes.

Une stratégie de veille est donc indispensable. Elle vous permet de surveiller toutes les données externes disponibles en ligne : de l’acquisition d’un de vos fournisseurs aux plaintes de consommateurs sur les médias sociaux. Ces données externes peuvent vous permettre d’identifier des signaux faibles bien avant que ceux-ci ne présentent des risques pour la continuité de vos affaires.

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Dès 2014, un professionnel de la chaîne d’approvisionnement sur cinq annonçait avoir adopté des stratégies comme la veille des médias sociaux, pour recevoir des alertes en cas de risques potentiels naissants. D’après le SCM World, ce nombre devrait d’ailleurs doubler rapidement.

Les différents risques identifiables grâce aux données externes

1. Les risques de réputation

Si la protection de la réputation d’une entreprise est identifié comme un facteur de risque depuis longtemps, celle-ci est devenue une priorité pour les dirigeants depuis quelques années.

top 10 risques surveillés

En cause : l’explosion des médias sociaux. Le potentiel des médias sociaux à diffuser une information à une vitesse jamais vue auparavant fragilisent la réputation des entreprises.

Ainsi, les entreprises ne sont plus seulement surveillées par les organismes de réglementation, mais aussi par leurs consommateurs. Et lorsque ceux-ci perdent confiance, cela se ressent directement sur le chiffre d’affaires de l’entreprise.

Les risques impactant la réputation d’un groupe peuvent prendre de nombreux visages et se situer à différentes étapes de la supply chain : mauvaise conception du produit livré, service client peu conforme, mauvaise protection des données clients ou encore des pratiques contraires à l’éthique chez leurs fournisseurs.

Les risques de réputation ont cependant l’avantage d’être facile à identifier. Ils naissent souvent d’un ou plusieurs messages publiés sur les médias sociaux en réaction à un événement, qui seront ensuite amplifiés et repris par d’autres internautes, jusqu’à devenir une crise.

Une surveillance active des médias sociaux permet aux entreprises d’anticiper la crise et de réagir avant que l’amplification ne devienne incontrôlable. Elles peuvent ainsi minimiser la crise et apporter les mesures nécessaires pour que cela ne se reproduise pas.

Pour aller plus loin : 5 étapes pour analyser l’e-réputation de votre entreprise

2. Les risques liés à la réglementation

Les risques de réglementation représentent les violations de la réglementation et législation en vigueur, ainsi qu’une non-conformité aux changements locaux de réglementations. Ils peuvent entraîner des sanctions financières voire une rupture de la supply chain en cas de non-conformité.

Une veille continue permet d’anticiper les changements de régulation à venir en amont, vous permettant de mettre en place un plan approprié pour vous adapter à ces nouvelles réglementations.

Les médias sociaux sont également une source d’information cruciale pour vous assurer de la conformité de vos fournisseurs et de vos branches et filiales locales.

3. Les risques financiers

Les risques financiers sont les risques impactant directement l’économie d’un groupe. Parmi les plus fréquents, nous trouvons l’interruption d’activité, soit une rupture de la supply chain. Une rupture peut être due à de nombreux facteurs : catastrophes naturelles, évolutions de marché, santé financière des fournisseurs, mauvaise anticipation de la demande, technologies obsolètes…

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La veille rend possible l’identification de ces facteurs à risques en avant, afin de pouvoir réagir en conséquence et prévoir un plan d’atténuation du risque.

4. Les risques propres aux médias sociaux

L’émergence des médias sociaux a donné naissance à de nouveaux types de risques impactant les entreprises.

Ces nouveaux risques sont directement liés à l’usage que le public fait des réseaux sociaux.

Si les entreprises n’intègrent pas une veille active des médias sociaux à leur dispositif de gestion des risques, elles ne seront jamais en mesure de prévoir ces risques.

Fraude

Les dernières années ont vu apparaître de nombreux cas de fraudes sur les médias sociaux, ayant mis en péril plusieurs entreprises.

Le plus connu est sans doute celui subi par Associated Press. Un de leur compte Twitter avait été hacké en 2013 par des pirates, qui ont publié un message annonçant une double explosion à la Maison Blanche. La nouvelle a rapidement été démenti par l’organisation de presse, mais le mal était déjà fait : l’indice du Dow Jones Industrial Average chutait alors de 150 points en quelques minutes, représentant une perte d’environ 150 milliards de dollars.

exemple risque

Depuis, nous avons pu observer de nombreux cas d’entreprises victimes de fraudes, où des internautes publiaient de fausses annonces financières en ligne pour manipuler le cours de leurs actions.

Perte de propriété intellectuelle

Parmi les 1 000 plus grandes entreprises du monde, l’espionnage industriel aurait entraîné des pertes de plus de 45 milliards de dollars chaque année.

Et cette pratique a de beaux jours devant elle, facilitée de bien des façons par l’usage croissant des médias sociaux.

Par exemple, des employés publiant un message sur Facebook ou Twitter sur leur travail, peuvent représenter une source d’intérêt pour les concurrents qui pourraient en tirer des informations sur un produit encore au stade de développement.

Nous avons ainsi pu observer le cas d’une société de conseil en sécurité qui a pu prédire qu’une entreprise ferait faillite, en se basant sur des tweets d’employés se plaignant de réductions budgétaires, et sur le fait que le Vice-Président des Opérations cherchait un nouvel emploi sur LinkedIn.

Pour aller plus loin : Comment mettre en place votre veille des médias sociaux ?

L’importance de surveiller les signaux faibles pour votre gestion des risques

Ainsi, de nombreux risques externes peuvent freiner l’activité de votre entreprise.

Le plus important est donc d’en prendre conscience et de mettre en place une stratégie pour veiller et identifier les signaux faibles annonciateurs de risques.

Voici quelques exemples de signaux faibles potentiels :

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Nous verrons semaine prochaine comment mettre en place une stratégie de veille efficace pour ne manquer aucun de ces signaux faibles et comment les analyser pour en déduire un plan d’action !